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Dernier Soleil - Film (2021)

Dernier Soleil - Film (2021)

Dernier Soleil - Film (2021)

Film de Etienne Constantinesco Action et drame 1 h 08 min 24 juin 2021 (France)

Dans l’Est de la France, Eric, un voyou sans envergure, peine à s’occuper d’Esteban, son fils d’une dizaine d’années. Le jour où Esteban est kidnappé par sa faute, Eric, bouleversé, refuse de prévenir la police. Il décide de le sauver à sa manière, déterminé à tout faire pour réunir la rançon.

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J'aime ce genre de films qui surpasse son budget et magnifie ses moyens.

"Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, J'aurais jamais dû le quitter des yeux..."

Loué sans rien en savoir sur Orange VoD grâce à son prix, et le résumé ne dévoilant rien (et finalement vraiment pas trop mensonger):

"Un thriller singulier, à la fois tragique et poétique, porté par une mise en scène rythmée et soignée". ('singulier' me gène un peu car on retrouve, comme dans d'autres films, des éléments/un patchwork, de films ou séries existants: il est dans la tradition des films où des gens qui peuvent pas emprunter à la banque ont soudain besoin d'argent... Et l'enfant kidnappé qui dessine me rappelle le rôle des dessins au mur dans 'The Missing').

"à ton âge, je me débrouillais déjà tout seul" Loué sans rien en savoir, je découvrais un papa divorcé en lutte contre ses addictions et plutôt viriliste, s'inquiétant au sujet de l'avenir de son fils qu'il trouve trop rêveur et immature. Il veut que ce petit dessinateur grandisse vite (trop?). Il est par exemple affligé que son fils rêvasse sous un arbre. Grandira bien qui grandira le dernier!

Je pensais au début que le 'Dernier Soleil' du titre était le papa dont j'avais l'impression de voir les derniers feu: comme un astre mourant; il avait été le soleil pour le fils, désormais intéressé par le vrai soleil. Puis j'ai cru qu'il était le dernier soleil de la journée: deux scènes se répondent où père et fils finissent par partager dans ...l'une, ce dernier soleil de la journée, que l'enfant était d'abord seul à aimer et apprécier. Et quand le spectateur le rencontre, la luminosité du papa semble en train de faiblir, de finir: il dort dans sa voiture comme 'Louise Wimmer'(Corinne Masiero), sans trop de travail (légal...), poussé à consommer de la drogue, s'amusant... Luminosité que l'acteur semble bien prendre: une bonne tête de cinéma cet Eric Sobkow, différente selon les moments. La voix sonne parfois faux, sans parler parfois d'autres participants au film, mais ça arrive souvent chez beaucoup d'autres réalisateurs comme Truffaut, Pialat, Ken Loach ou Bruno Dumont. Donc ce n'est pas un problème: l'émotion et le sens passent par le visuel et la force de la bonne volonté. Des acteurs ou seconds rôles semblent de vrais civils employés, ils sont parfois maladroits mais très dévoués. Les émotions et idées sont exprimées visuellement. Par exemple, par le montage, il exprime que les deux camps, les kidnappeurs et le père du kidnappé sont les deux autant pommés et en difficulté psychologique ou de stress: les deux seront filmés de la même manière au ralenti, dansant et prenant de la drogue (comme si ça les aiderait). Ou quand le kidnappeur chante, c'est entrecoupé/contrasté avec une jeune enfant chantant/récitant autour d'un feu mais avec sa famille paisible. Image et montage m'ont plu: un film qui arrive à dépasser son budget par son travail et dévouement.

Pour une meilleur compte rendu, lire celui de France3 ou de Rue 89 (que je lis bien après mon visionnage): Je découvre alors que le film a été financé par une collecte de bénévoles, que le budget était en effet extrêmement modeste pour un film, comme le temps de tournage. Ce qui rend le résultat d'autant plus méritoire et soigné en proportion (surtout comparé à de riches récentes productions qui en proportion sont bien moins respectueuses du spectateur).

J'avais même pris en photo (oui oui ça m'arrive), entre autres, l'arrivée du père qui parait tout petit au bout de ce couloir inquiétant d'arbres dans la forêt (cette très courte scène de vallon boisé me rappelait des plans d 'Innocence'). Un espace resserré, comme la situation du papa. Il y aussi une belle scène de réveil sur un banc, sur un pont: plan harmonieux alors que c'est après une nuit désordonnée, pleine de désespoirs, dont ses excès n'ont pas pour autant fait disparaitre au matin, le souci et les responsabilités, qui reviennent de suite à la mémoire. Le père accablé a erré en ville dans les mêmes excès que les kidnappeurs etc. Pour se financer, le pauvre ne peut pas demander à la banque ou des amis: il tenter de (re)devenir gigolo, tente des jeux de hasard, de prier puis de voler... Son bouleversement est exprimé par la caméra.

J'insiste que je ne savais pas que le film avait été fait par des passionnés suite à une collecte, donc je l'ai ""jugé""/évalué et ressenti sincèrement: c'est pas par gentillesse ou parce que je suis bon public que je l'ai fini, vu en entier, et pas accéléré. Je voulais connaître la fin (en dépit de "défauts") Puis quand j'ai après appris ses infos, ça m'a encore plus faire plaisir. Puis j'en ai parlé autour de moi avant d'en perdre la location de 48 heures, regardé à nouveau, et mes proches ont trouvé qu'il y avait même une qualité documentaire aux scènes d'appartement et drogues...il est vrai que j'ai alors remarqué que les figurants et seconds rôles semblent totalement oublier la caméra ^^ ...ce qui est à la fois bien pour moi mais inquiétant pour leur santé, car ça veut dire qu'ils savent de quoi ils parlent au sujet de la représentation de la drogue, ça semble (hélas) de l'info de 'premières' mains en ce qui les concernent (si j'ai bien compris les articles autour du film).

L'actrice qui pousse le papa à se droguer un instant, la fausse bonne amie, puis qui se moque de lui et ne croit pas en ses chances de se re-saisir (et de "trouver un appartement, de revoir son fils, travailler"), a des airs et expressions tout aussi crédibles que la marrante et parfois effrayante Amy Schumer.

Je découvre ensuite que les kidnappeurs sont un rappeur et un ami du réalisateur: Bad Dogg et Zio Giuliano (info d'Ophélie Gobinet sur Rue89). Je les trouve potentiellement aussi prometteur qu'un Denis Lavant, par exemple, auquel me fait penser ce Bad Dogg. Je découvre que l'acteur, Eric Sobkow (le papa) fait de la scène et des sketchs un peu comme le faisait, Dave Johns, l'acteur de 'Moi, Daniel Blake' (crâne rasé aussi d'ailleurs ^^). Bonne idée de faire fructifier un charisme local naturel.

Mais il s'avère que le dernier soleil en question pourrait aussi être la source d'énergie et de motivation que peut être un enfant, ou la famille ou un être aimé... la dernière chance de rebond lors d'une chute?

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